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Martinique

Martinique

18 août 2017
Juliette Éloi-Blézès Luther François

C’est lors du 40ème anniverssaire du Festival d’Uzeste Hestejada de las Arts, que je rencontre deux enfants de la Caraîbe. Ils font partie du projet/chantier transartistique/transatlantique initié avec la Cie Lubat de Gasconha « Improvisions Lyannaj ». Lyannaj (lien en créole) entre jazz caraïbes martinique et jazzcogne uzeste pour un art de l’improvisation libre, cultivateur du processus créolisation.
"La créolisation n’est pas une fusion, elle requiert que chaque composante persiste même alors qu’elle change déjà" (Édouard Glissant)

Juliette Eloi-Blézès est conférencière. Après avoir pris part à l'aventure de l'Institut martiniquais d'études qu'elle rejoint en tant qu'enseignante en 1970, Juliette Éloi-Blézès mène depuis plusieurs années en Martinique un inlassable travail de diffusion et d'éclairage de l'œuvre d'Édouard Glissant, à travers les instruments pédagogiques qu'elle a élaborés au fil du temps et plus récemment, de son essai De La Lézarde à Ormerod. Une poétique de la répétition (K Éditions, 2016).
Elle me parle de ce magnifique texte d’Édouard Glissant que j’avais lu à " Radio Grenouille " lors d’une résidence Marseillaise :
"Dans la rencontre planétaire des cultures, que nous vivons comme un chaos, il semble que nous n’ayons plus de repères. Partout où nous portons les yeux, c’est la catastrophe ou l’agonie. Nous désespérons du chaos-monde. C’est parce que nous essayons encore d’y mesurer un ordre souverain qui voudrait ramener une fois de plus la totalité-monde à une unité réductrice. Ayons la force imaginaire et utopique de concevoir que ce chaos n’est pas le chaos apocalyptique des fins de monde. Le chaos est bon quand nous en concevons tous les éléments comme également nécessaires. Dans la rencontre des cultures du monde, il nous faut avoir la force imaginaire de concevoir toutes les cultures comme exerçant à la fois une action d’unité et de diversités libératrices. C’est pourquoi, je réclame pour tous, le droit à l’opacité. Il ne m’est plus nécessaire de « comprendre » l’autre, c’est à dire de le réduire au modèle de ma propre transparence, pour vivre avec cet autre ou construire avec lui. Le droit à l’opacité serait aujourd’hui le signe le plus évident de la non-barbarie. Et je dirai que les littératures qui se profilent devant nous et dont nous pouvons avoir la préscience seront belles de toutes les lumières et de toutes les opacités de notre totalité-monde."

Autour du texte d'Édouard Glissant

Les héritiers

Le créole

Luther François est un saxophoniste caribéen : des petites formations aux big bands, il compose, arrange, enseigne son art. Il a côtoyé les plus grands jazzmen mais a choisi de rester en Caraïbe. Il est à l’origine du festival de jazz de Sainte-Lucie et en mesure l’évolution, 18 ans plus tard avec lucidité et cette lancinante question que doit entretenir le médium avec le contenu, l’image et l’ombre portée, l’artistique et l’économique...

L'île Sainte-Lucie

La musique dans la Caraïbe


Prises de sons, montages et coeur à l'ouvrage : André Minvielle, Juliette Minvielle ; Photos: Marina Jolivet